Le terroir
Le château Rioublanc se situe sur un haut plateau qui s'élève à 60 mètres d'altitude à 15km au Nord de Libourne. Selon les parcelles, le sol varie. Il est le plus souvent argilo-siliceux, mais parfois le sable ou l'argile peuvent dominer. Le sous-sol est une argile avec des traces de crasse de fer, avec par endroit de lits de sables argileux ou de graves. La géologie nous apprend que notre sous-sol s'est formé à l'ère tertiaire pendant l'oligocène (formation de Boisbreteau). Ces sols sont pauvres et fragiles.
Traditionnellement, la culture de la vigne y était bien adaptée. L'agriculture intensive du XXème siècle n'a pas su exprimer tout le potentiel du vignoble. La réflexion sur la conduite du sol n'était pas aboutie. Mais depuis la fin des années 2000, la compréhension du fonctionnement des sols viticoles a beaucoup évolué. Aujourdhui, le sol est devenu la priorité. C'est ce qui nous a conduit à passer tout notre domaine en viticulture biologique.
Au delà de la conduite des sols, un autre changement majeur est apparu : le réchauffement climatique. Certains doutent qu'il soit du fait de l'activité humaine. Pour ma part j'en suis convaincu. Mais, ce qui est sûr c'est que depuis 20 ans nous observons des températures plus élevées dans notre région. Ainsi, nous vendangeons plus tôt et nos raisins atteignent des degrés qui dépassent significativement ceux du siècle dernier. Ce réchauffement a donc un effet évident sur la maturité des raisins.
Ce contexte, aussi inquiétant soit-il sur le long terme, est favorable à nos "terres froides". En effet, quand il fait froid et humide, les vignes sur les sols argileux prennent du retard sur les autres. Mais quand il fait chaud ou sec, c'est dans les sables et les graves qu'on observe les blocages de maturité. Ces années là, les meilleurs terroirs sont les sols tenus par l'argile, comme à Rioublanc. Il en résulte que nos vins sont aujourd'hui d'une qualité plus grande et plus régulière qu'auparavant.